Suite du test de l’objectif Canon 17 mm TS-E f4L

Nous nous retrouvons donc pour la suite de l’essai de cet objectif magique qu’est le 17mm TS-E.

Si j’ai abordé la semaine dernière la partie décentrement, je n’ai pas encore parlé de la partie bascule.
Le phénomène de bascule d’un objectif par rapport au plan du capteur permet avant tout de conserver la zone de netteté sur toute l’image là où cela ne serait pas possible ou au contraire de différencier sur l’image des zones nettes et des zones floues sur le même plan. On peut également combiner l’effet de la bascule et du décentrement pour rectifier les verticales d’un sujet qui ne serait par parallèle au plan du capteur. Pour un peu plus de technique, je vous invite à consulter cet article sur le site de Nikon.

L’utilisation la plus courante de ce type d’objectif aujourd’hui est la création d’un effet de miniature sur les photos produites (effet Tilt Shift), et tout particulièrement dans le cadre des film d’animations en Time Lapse.

Le film ci dessous a été réalisé entièrement avec le 17 mm TS-E, certaines séquences étant recadrées lors du montage. Pour obtenir cet effet de flou incroyable, il faut tout d’abord travailler avec un diaph très ouvert (toutes les séquences sont tournées à f4), faire le point, basculer l’objectif dans le sens voulu et éventuellement faire une petite reprise du point sur la zone que l’on souhaite garder nette à l’image. L’utilisation est assez simple, même si réussir à obtenir exactement ce que l’on souhaite demande une certaine expérience. Tout les cadrages sont effectués sur l’écran en utilisant le mode Live View, le règlage de la zone de netteté étant bien plus simple qu’en regardant dans le viseur.

How to Digg a Circular Hole from alexis paoli on Vimeo.

Un grand merci à Geek-Trend qui m’a permis de tester cet objectif qui a entre temps rejoint mon sac photo. Le Canon 17 mm TS-E F4 est une optique extraordinaire qui mérite parfaitement sa réputation, son prix est certes élevé mais les possibilités offertes en font un compagnon indispensable. Je recommande donc aux amateurs d’architecture (fortunés) l’achat de cet objectif, de même qu’aux adeptes du Time Lapse, même si les effets tilt Shift sont réalisables également sous Photoshop.

Alexis PAOLI

www.alexispaoli.com – la galerie Flickr de mes photos prises avec le 17 mm TS-E est ici

Tous droits réservés pour toutes les photos de ce test.

Test de l’objectif Canon EF 17-40 mm f4 USM L, avec un plein format

Poursuivant ma quête du grand angle idéal pour mes rendus en photos à destination de l’immobilier ou des agences d’archi d’intérieur, je rentre d’une visite chez Geek Trend avec l’objectif Canon EF 17-40 mm f4 USM L. J’avais essayé récemment le Sigma 8-16mm F/4.5-5.6 DC sans y trouver vraiment mon compte malgré de bons arguments (un bon piqué, une couverture de champ fantastique mais trop de déformation à 8mm et réservé au capteurs APSC).

J’avoue que j’étais circonspect face à cet objectif peu lumineux (f4) et couvrant une plage de focal intéressante mais redondante avec mes autres cailloux. La compatibilité avec du plein format et l’appartenance à la série L Canon le dotent  pourtant de solides arguments plaidant pour un objectif de qualité.

Première prise en main : un objectif assez compact (pour un zoom pro), pas trop lourd et tropicalisé. Un pare soleil et une housse sont fournis. A noter le fut ne sort pas du corps de l’objectif quand on zoome, la bague de mise au point est ferme, assez courte mais très précise.

Je décide de m’amuser un peu avant de bosser avec et je pars donc me balader dans Paris avec l’objectif vissé sur mon Canon 5D mk II. Première surprise, je prend un plaisir fou à pouvoir passer d’un très grand angle à une focale quasi standard. Ma focale de prédilection pour les balades est le 50 mm, je profite donc de l’occasion pour cadrer plus large que d’habitude. La mise au point se fait rapidement, la bague tombe bien sous les doigts.

40 mm 1/320 f11 200 iso

1/125 f7.1 37 mm 800 iso

1/40 f4 28 mm 1250 iso

1/60 f4 24 mm 3200 iso

Pour tester un peu ce caillou, je décide de poursuivre avec quelques clichés de nuit, pour voir si le diaph limité à f4 me pose problème. Evidemment, on monte en iso (je me retrouve vite à 3200) ou on tombe sur des poses lentes mais le gain en profondeur de champ est appréciable. Je rentre donc plutôt content de cette expérience.

1/60 f4 17 mm 3200 iso

8s f13 17 mm 800 iso

1/80 f4.5 35 mm 3200 iso

Passons aux choses sérieuse maintenant. Je dois photographier les bureaux d’une célèbre marque de jouets, j’en profite pour faire quelques essais. Et là, je me rends compte d’un problème : j’ai pris l’habitude de caler mon appareil droit en me servant du niveau électronique du Canon 7D, dont le 5D est dépourvu; ce petit défaut est néanmoins vite oublié. Le gain en piqué par rapport au sigma 10/20 mm f4/5,6 est énorme, et du niveau des autres optiques de la série L. Le champ couvert à 17 mm est suffisant pour photographier tout l’espace et la déformation est visible mais récupérable. Le plein format et les 21 Mpxl du 5D me permettront de recadrer les bords pour éliminer les verticales courbées du bord d’image. Je me rends compte que je peux photographier des détails et des vues générales sans changer de boitier.

on voit bien la déformation au premier plan sur les bords, mais c'est gérable. 1.3s f13 19 mm 200 iso

un peu de vignattage, mais un piqué excellent 1.6s f13 20 mm 200 iso

1.6s f13 17 mm 200 iso

1.6s f13 29 mm 200 iso

Le lendemain, deuxième essai sur un plateau de bureaux dans le quartier de la Défense. J’ai un peu plus de temps et j’en profite pour faire un comparatif entre le 10/20 sigma et celui là.

1s 10 mm (équivalent 16 mm) f14 200 iso avec le sigma 10/20 mm 4/5.6 sur le Canon Eos 7D

1.3s 17 mm f14 200 iso avec le 17/40 mm sur le Canon Eos 5D Mk II

1s 12 mm (équivalent 20 mm) f14 200 iso avec le sigma 10/20 mm 4/5.6 sur le Canon Eos 7D

1s 23 mm f14 200 iso avec le 17/40 mm sur le Canon Eos 5D Mk II

Après deux semaines à photographier avec le 17/40 mm, je suis convaincu par cet objectif. La plage de focale offerte permet de varier vraiment le type de cadrage, et le diaph limité à f4 finalement peu gênant (cela reste pénalisant pour des photos de reportage en faible lumière où le f2.8 est souvent indispensable). J’ai pu obtenir quelques belles images pour une série en cour sur les transports en commun, que vous découvrirez prochainement.

Professionnellement,les images prises ont un  rendu impeccable, un piqué dense et avec un confort d’utilisation certain. La postprod est facilitée, les déformation de l’objectif étant bien prises en compte sous lightroom 3, les corrections de perspective limitées.

Je recommande donc ce caillou, un peu plus  cher que d’autres grand angles moins performants mais plus polyvalent et compatible avec les grands capteurs.

Merci à Geek Trend pour le prêt de l’objectif. A bientôt pour de nouveaux essais.

Toutes les photo d’intérieurs de ce test sont présentés sans aucune corrections ni recadrage hormis parfois un léger redressement. Galerie FLICKR pour voir les photos en 100%

Alexis PAOLI

www.alexispaoli.com (série complète du plateau de la Défense ici)

Tous droits réservés pour toutes les photos de ce test.

[Test] Tamron SP 17-50/2.8 : parfait pour les amateurs et pour voyager léger

Cett fois-ci, remontant à Paris pour 4 jours, j’ai pris le partie d’aller voir chez Geek-Trend ce qu’ils auraient pour correspondre à mes besoins, en testant un objectif récemment arrivé, ce fut le Tamron SP 17-50mm F2.8 XR Di II VC. J’aime les challenges stupides, je suis donc arrivé avec juste mon boitier et un 50, me forçant donc à faire tous les shoots prévus avec le Tamron, comme un amateur n’ayant investi que dans un seul caillou ou ayant un tout petit sac photo.

Déjà, les bagues sont équivalentes aux objectifs Tamron pro, donc très agréables, et l’objectif est léger. Donc parfait quand comme moi on vit avec son sac greffé à l’épaule quand on bosse (faut que je prenne un sherpa/assistant un de ces jours, je fais la fortune de mon osthéo).

Premier test, le plus dur, photo de spectacle, de nuit, dans une salle inconnue… Pas très content du résultat, mais beaucoup de paramètres délicats à estimer, ne connaissant pas la salle et l’emplacement des lumières, le résultat est détaillé ici. Le caillou réagit vite, même si je préfère rester en manuel pour essayer de mieux suivre les lumières (mon D200 devient un peu vieux quand les éclairages bougent trop vite).

Deuxième test, deux jolies comédiennes en balade dans Paris, avec contrejours, lumières d’hiver et joli décor, un grand classique. Si le fait d’avoir un grand angle est très pratique pour les duos, le manque de piqué du caillou (tout à fait normal vu la gamme et le poids) m’ont fait passer des portraits très réussis (à mon avis) en portraits corrects.

Puis un strip burlesque Galerie Vivienne, et une http://brunoraymond.com/blogs/?p=107 avec une comédienne, où le grand angle montre sa force dans l’espace réduit de son appartement.

En résumé, ravi du test, le manque de piqué est handicapant si on bosse en JPEG, mais bon, Lightroom me permet d’en rajouter un peu artificiellement, donc un très bon choix pour un sac léger quand on veut faire un peu de tout en ville, à combiner avec un télé moyen pour avoir un sac polyvalent (genre celui-ci)

Bruno Raymond

Test du grand angle Sigma 8-16mm F/4.5-5.6 DC HSM Canon

Le grand angle est mon outil principal quand je travaille sur une commande en architecture ou architecture d’intérieur. Déjà équipé d’un objectif sigma 10-20 mm f4-5.6 et de l’excellent 24-70 mm f2.8 canon, j’étais tenté d’acquérir un grand angle full frame depuis quelques mois. Geek Trend me propose alors d’essayer cet objectif à la couverture exceptionnelle mais réservé aux petits capteurs (13/25 mm en APS-C). Curieux de voir si ce caillou pouvait me convaincre, je saute sur l’occasion de l’emmener sur un shooting pour un essai critique en situation…

Sigma soignant ses clients, l’objectif est livré avec son pare soleil et un rangement protecteur. L’objectif est bien fini, d’un poids inspirant confiance, les bagues coulissent bien. Vissé sur mon Canon 7D, je commence le shooting. Les photos ci dessous sont sans et avec retouches, shootées en raw et travaillées avec lightroom 3.

Je commence prudemment à 10 mm pour ne pas pousser trop loin l’objectif, je n’ai pas beaucoup de temps et avant tout un client à satisfaire.

10 mm f16 1/8s 200 iso, des déformations dans les coins, rien d'irrécupérable

10 mm f16 1/10s 200 iso, un peu de vignettage, rien de génant

10 mm f16 1/20s 200 iso, le piqué est très bon par rapport au 10/20 sigma

10 mm f16 0.3s 200 iso, le rendu de l'espace est assez fidèle, la déformation due au grand angle encore reste acceptable au 10 mm

Fin de la séance, editing rapide avant de partir sur un autre lieu de photos. Je suis satisfait du résultat. A 10 mm le piqué est vraiment meilleur que sur mon 10/20mm , les modules de correction de lightroom 3 font à peu près leur travail pour la déformation, vignettage et les aberrations. Je pars sur une deuxième shooting plus confiant, bien décidé à voir ce que peut donner la couverture d’angle à 8mm…

8 mm f18 0.6s 200 iso, à 8 mm la pièce semble remonter dans le coin la déformation est très prononcée mais toute la pièce est couverte.

10 mm f18 2s 200 iso

8mm f18 4s 200 iso, non ce n'est pas un fish eye, la pièce était ronde. notez la déformation dans les coins, très marquée.

8mm f16 1/20s 200iso

Que retenir de ce test : A 8mm (soit à 13 mm en 24×36), le champ couvert est certes intéressant, mais il s’obtient au prix de déformations qui sont difficilement acceptables en photos d’intérieur. Si l’utilisation de ce caillou en 10 mm m’a séduit, le piqué étant bien meilleur que celui des 10/20 mm, je suis un peu déçu par l’impossibilité de m’en servir pour le boulot avec le champ de couverture maximum (mais ne croyons pas au père noël non plus). L’utilisation du 8 mm sera nettement plus pertinente pour de la photo d’exétrieur, ou de paysage, où les déformations sont plus acceptables, voire renforcent l’effet graphique de la photo prise. Sigma a su une fois encore proposer un objectif ambitieux, bien réalisé et offrant des performances vraiment intéressantes.

Bref, je ne sais toujours pas quel sera mon prochain grand angle, peut être le nouveau Canon 8/15 mm en série L ?

Merci à GeekTrend pour le prêt de l’objectif. A bientôt pour de nouveaux essais…

Alexis