Test de l’objectif Canon EF 17-40 mm f4 USM L, avec un plein format

Poursuivant ma quête du grand angle idéal pour mes rendus en photos à destination de l’immobilier ou des agences d’archi d’intérieur, je rentre d’une visite chez Geek Trend avec l’objectif Canon EF 17-40 mm f4 USM L. J’avais essayé récemment le Sigma 8-16mm F/4.5-5.6 DC sans y trouver vraiment mon compte malgré de bons arguments (un bon piqué, une couverture de champ fantastique mais trop de déformation à 8mm et réservé au capteurs APSC).

J’avoue que j’étais circonspect face à cet objectif peu lumineux (f4) et couvrant une plage de focal intéressante mais redondante avec mes autres cailloux. La compatibilité avec du plein format et l’appartenance à la série L Canon le dotent  pourtant de solides arguments plaidant pour un objectif de qualité.

Première prise en main : un objectif assez compact (pour un zoom pro), pas trop lourd et tropicalisé. Un pare soleil et une housse sont fournis. A noter le fut ne sort pas du corps de l’objectif quand on zoome, la bague de mise au point est ferme, assez courte mais très précise.

Je décide de m’amuser un peu avant de bosser avec et je pars donc me balader dans Paris avec l’objectif vissé sur mon Canon 5D mk II. Première surprise, je prend un plaisir fou à pouvoir passer d’un très grand angle à une focale quasi standard. Ma focale de prédilection pour les balades est le 50 mm, je profite donc de l’occasion pour cadrer plus large que d’habitude. La mise au point se fait rapidement, la bague tombe bien sous les doigts.

40 mm 1/320 f11 200 iso

1/125 f7.1 37 mm 800 iso

1/40 f4 28 mm 1250 iso

1/60 f4 24 mm 3200 iso

Pour tester un peu ce caillou, je décide de poursuivre avec quelques clichés de nuit, pour voir si le diaph limité à f4 me pose problème. Evidemment, on monte en iso (je me retrouve vite à 3200) ou on tombe sur des poses lentes mais le gain en profondeur de champ est appréciable. Je rentre donc plutôt content de cette expérience.

1/60 f4 17 mm 3200 iso

8s f13 17 mm 800 iso

1/80 f4.5 35 mm 3200 iso

Passons aux choses sérieuse maintenant. Je dois photographier les bureaux d’une célèbre marque de jouets, j’en profite pour faire quelques essais. Et là, je me rends compte d’un problème : j’ai pris l’habitude de caler mon appareil droit en me servant du niveau électronique du Canon 7D, dont le 5D est dépourvu; ce petit défaut est néanmoins vite oublié. Le gain en piqué par rapport au sigma 10/20 mm f4/5,6 est énorme, et du niveau des autres optiques de la série L. Le champ couvert à 17 mm est suffisant pour photographier tout l’espace et la déformation est visible mais récupérable. Le plein format et les 21 Mpxl du 5D me permettront de recadrer les bords pour éliminer les verticales courbées du bord d’image. Je me rends compte que je peux photographier des détails et des vues générales sans changer de boitier.

on voit bien la déformation au premier plan sur les bords, mais c'est gérable. 1.3s f13 19 mm 200 iso

un peu de vignattage, mais un piqué excellent 1.6s f13 20 mm 200 iso

1.6s f13 17 mm 200 iso

1.6s f13 29 mm 200 iso

Le lendemain, deuxième essai sur un plateau de bureaux dans le quartier de la Défense. J’ai un peu plus de temps et j’en profite pour faire un comparatif entre le 10/20 sigma et celui là.

1s 10 mm (équivalent 16 mm) f14 200 iso avec le sigma 10/20 mm 4/5.6 sur le Canon Eos 7D

1.3s 17 mm f14 200 iso avec le 17/40 mm sur le Canon Eos 5D Mk II

1s 12 mm (équivalent 20 mm) f14 200 iso avec le sigma 10/20 mm 4/5.6 sur le Canon Eos 7D

1s 23 mm f14 200 iso avec le 17/40 mm sur le Canon Eos 5D Mk II

Après deux semaines à photographier avec le 17/40 mm, je suis convaincu par cet objectif. La plage de focale offerte permet de varier vraiment le type de cadrage, et le diaph limité à f4 finalement peu gênant (cela reste pénalisant pour des photos de reportage en faible lumière où le f2.8 est souvent indispensable). J’ai pu obtenir quelques belles images pour une série en cour sur les transports en commun, que vous découvrirez prochainement.

Professionnellement,les images prises ont un  rendu impeccable, un piqué dense et avec un confort d’utilisation certain. La postprod est facilitée, les déformation de l’objectif étant bien prises en compte sous lightroom 3, les corrections de perspective limitées.

Je recommande donc ce caillou, un peu plus  cher que d’autres grand angles moins performants mais plus polyvalent et compatible avec les grands capteurs.

Merci à Geek Trend pour le prêt de l’objectif. A bientôt pour de nouveaux essais.

Toutes les photo d’intérieurs de ce test sont présentés sans aucune corrections ni recadrage hormis parfois un léger redressement. Galerie FLICKR pour voir les photos en 100%

Alexis PAOLI

www.alexispaoli.com (série complète du plateau de la Défense ici)

Tous droits réservés pour toutes les photos de ce test.

Test du grand angle Sigma 8-16mm F/4.5-5.6 DC HSM Canon

Le grand angle est mon outil principal quand je travaille sur une commande en architecture ou architecture d’intérieur. Déjà équipé d’un objectif sigma 10-20 mm f4-5.6 et de l’excellent 24-70 mm f2.8 canon, j’étais tenté d’acquérir un grand angle full frame depuis quelques mois. Geek Trend me propose alors d’essayer cet objectif à la couverture exceptionnelle mais réservé aux petits capteurs (13/25 mm en APS-C). Curieux de voir si ce caillou pouvait me convaincre, je saute sur l’occasion de l’emmener sur un shooting pour un essai critique en situation…

Sigma soignant ses clients, l’objectif est livré avec son pare soleil et un rangement protecteur. L’objectif est bien fini, d’un poids inspirant confiance, les bagues coulissent bien. Vissé sur mon Canon 7D, je commence le shooting. Les photos ci dessous sont sans et avec retouches, shootées en raw et travaillées avec lightroom 3.

Je commence prudemment à 10 mm pour ne pas pousser trop loin l’objectif, je n’ai pas beaucoup de temps et avant tout un client à satisfaire.

10 mm f16 1/8s 200 iso, des déformations dans les coins, rien d'irrécupérable

10 mm f16 1/10s 200 iso, un peu de vignettage, rien de génant

10 mm f16 1/20s 200 iso, le piqué est très bon par rapport au 10/20 sigma

10 mm f16 0.3s 200 iso, le rendu de l'espace est assez fidèle, la déformation due au grand angle encore reste acceptable au 10 mm

Fin de la séance, editing rapide avant de partir sur un autre lieu de photos. Je suis satisfait du résultat. A 10 mm le piqué est vraiment meilleur que sur mon 10/20mm , les modules de correction de lightroom 3 font à peu près leur travail pour la déformation, vignettage et les aberrations. Je pars sur une deuxième shooting plus confiant, bien décidé à voir ce que peut donner la couverture d’angle à 8mm…

8 mm f18 0.6s 200 iso, à 8 mm la pièce semble remonter dans le coin la déformation est très prononcée mais toute la pièce est couverte.

10 mm f18 2s 200 iso

8mm f18 4s 200 iso, non ce n'est pas un fish eye, la pièce était ronde. notez la déformation dans les coins, très marquée.

8mm f16 1/20s 200iso

Que retenir de ce test : A 8mm (soit à 13 mm en 24×36), le champ couvert est certes intéressant, mais il s’obtient au prix de déformations qui sont difficilement acceptables en photos d’intérieur. Si l’utilisation de ce caillou en 10 mm m’a séduit, le piqué étant bien meilleur que celui des 10/20 mm, je suis un peu déçu par l’impossibilité de m’en servir pour le boulot avec le champ de couverture maximum (mais ne croyons pas au père noël non plus). L’utilisation du 8 mm sera nettement plus pertinente pour de la photo d’exétrieur, ou de paysage, où les déformations sont plus acceptables, voire renforcent l’effet graphique de la photo prise. Sigma a su une fois encore proposer un objectif ambitieux, bien réalisé et offrant des performances vraiment intéressantes.

Bref, je ne sais toujours pas quel sera mon prochain grand angle, peut être le nouveau Canon 8/15 mm en série L ?

Merci à GeekTrend pour le prêt de l’objectif. A bientôt pour de nouveaux essais…

Alexis

Essai Lensbaby 5/5 : Time lapse à la Défense

Fin de cet essai au long court avec une petite video. Cet essai m’a permis de réaliser une séquence en time lapse en créant un effet « tilt shift » à l’aide de la monture Composer. Pour ne pas en faire trop avec l’effet tilt shift, j’ai utilisé la lentille Double Glass Optic pour un rendu plus neutre.

[flickrvideo]http://www.flickr.com/photos/alexispaoli/4947784345/[/flickrvideo]

Quelques précisions techniques sur le film :

Canon EOs 5D Mk II, 50mm Lensbaby Double Glass Optic

Trépied et rotule Manfrotto, déclencheur Canon TC 80 N3

200 iso, 1/125e de seconde, 300 vues assemblées à 25 images par seconde, intervalle de 3 secondes entre chaque vue

Vous pouvez retrouver l’ensemble des photos de ce test sur la galerie Flickr qui lui est dédiée. Les photos n’ont pas été retouchées, certaines ont été légèrement recadrées.

J’ai pris beaucoup de plaisir à essayer ces produits pendant plusieurs semaine et j’espère que vous aurez pris plaisir à me lire. Un grand merci à Geek Trend pour le prêt du matériel et pour leur confiance.

Tous droits réservés Alexis PAOLI – www.alexispaoli.com

Essai Lensbaby 3/5 : toutes les optiquestest lensbaby 3

Suite de l’essai complet des produits de la marque, attaquons nous au coeur du système LENSBABY, la partie optique.

Les optiques sont vendues accompagnées d’une efficace boîte de protection (dont le socle sert à déposer et enclencher l’optique dans la monture) qui rappelle les boîtes des objectifs Leica, d’un petit chiffon en micro fibres et d’un jeu de diaphragmes pour certains. Chaque optique est reconnaissable à sa bague en plastique colorée.

La focale proposée est, à l’exception du fish-eye, de 50 mm en 24×36. Des accessoires permettent de varier cette focale. Toutes les lentilles sont compatibles avec des capteurs plein formats, la plupart des photos de ce test ont d’ailleurs été réalisées avec un Canon EOS 5D mk II. A noter toutefois que le fait de basculer franchement l’objectif peut faire sortir la zone de l’image du capteur provocant des bords circulaires noirs; effet accentué avec un plein format.

La manipulation est aisée. Muni du socle de l’étui de protection, il suffit de pivoter d’un quart de tour le socle dans les trous prévus à cet effet pour déverrouiller l’optique. En la basculant, on la récupère délicatement et on insère la nouvelle optique, qu’on verrouille enfin. Pensez toutefois lors du changement d’optique à effectuer cette opération après avoir enlevé l’objectif de l’appareil, afin de ne pas faire tomber de poussière sur le miroir voire sur le capteur.

Pour faire varier le diaphragme, on dispose d’un jeu de disques percés de trous de différent diamètres et portant une indication de diaph. Sur les bords de la lentille frontale, des ergots métalliques fixent ce disque qu’il suffit alors de déposer dans cet emplacement. Un petit aimant (situé sur la boîte des disques diaphragmes) permet de récupérer le disque pour le changer.

Détail d’importance, ne faites pas trop confiance à la mesure d’exposition de votre boîtier. Selon les optiques, elle va de passable à plus que mauvaise. Préférez le tâtonnement, ou profitez de l’occasion pour faire de petits exercices pour estimer le temps de pose nécessaire selon le le sujet, le diaph et la sensibilité choisis, prenez la photo et regardez si vous êtes proche où non de l’exposition voulue.

Les lentilles Plastic Optic, Single Glass Optic et Pinhole/Zone Plate sont vendues en kit. Il est possible de les acquérir séparément . Les diaphragmes servant aux lentilles Plastic et Single Glass sont ceux fournis avec la monture.

Double glass optic

Lentille proposée de base avec Composer et Control Freak, l’optique est composée de deux lentilles en verre traités. Elle offre un  rendu neutre et de bonne tenue, plus proche du rendu  d’un objectif classique que les autres optiques de la gamme. On pourra s’en servir pour accentuer l’usage de l’effet de bascule ou privilégier les accessoires macro, grand angle ou téléobjectif.

200 iso 1/60s f8 Control Freak Double Glass Optic Macro

Plastic optic

Dotée d’une unique lentille en plastique, cette optique donne aux photos un aspect voilé, un vignettage, des aberrations lumineuses et des déformations  rappelant les effets obtenue avec un appareil en plastique Holga. Vous pouvez comparer ci dessous le même cadrage avec la lentille en plastique et avec un objectif Canon 50 mm f1,4. On imagine très vite des usages créatifs à cette lentille. Cette optique se trouvant dans le kit décrit ci dessus ou fournie avec la monture Muse, elle offre une alternative plus économique à l’optique Soft Focus (c’est aussi la moins chère des optiques vendue individuellement) pour un rendu onirique proche.

400 iso 1/125s Composer Plastic Optic

400 iso 1/640s Composer Plastic Optic

400 iso 1/640s f8 Canon 50 mm f1.4

Single glass optic

Proposée dans le kit d’optiques, elle est composée d’une unique lentille en verre non traité. Elle se situe à mon avis entre la Double Glass et la Plastic Optic, tant au niveau du rendu que des altérations provoquées. Vous pouvez comparer ci dessous le même cadrage avec les trois lentilles indiquées. A moins d’être un utilisateur régulier des optiques Lensbaby, les nuances entre ces trois lentilles rendent la Single glass Optic peu utile, les altérations provoquées étant trop présentes ou pas assez à mon gout.

400 iso 1/640s f4 Control Freak Double Glass Optic

400 iso 1/640s f4 Control Freak Single Glass Optic

400 iso 1/640s f4 Control Freak Plastic Optic

Pinhole / Zone Plate

Pinhole est comme son nom l’indique un trou d’aiguille, permettant d’afficher le diaphragme de f122 ! Zone Plate permet des prises de vues à f19. On passe d’une position à l’autre en faisant glisser l’un ou l’autre trou devant la lentille, la manipulation est simple et rapide, sans démontage. Outre le diaph, cette lentille permet de prendre des photos comme avec un sténopé. Pas de mise au point, la bague servant habituellement ne semble pas avoir d’autre effet que d’obscurcir d’avantage l’image. L’image est granuleuse, sur des scènes de couleur vives, on voit les grains de couleur rappelant le rendu des autochromes du début du siècle. Avec Pinhole, prévoyez soit des temps de pose très longs et donc un pied, soit des sensibilités très élevées. Sans pied et en plein soleil, j’ai du pousser à 1600 iso pour péniblement monter au 40e de seconde. Par ailleurs le cadrage est difficile, le viseur étant presque noir, on devine plus qu’on ne cadre. Dernier détail, l’effet de bascule est ici inopérant, la zone de netteté étant maximale partout, netteté toute relative par ailleurs.

3200 iso 1/40s Composer Pinhole

3200 iso 1/40s Composer Pinhole

400 iso 1/2s Control Freak Pinhole

Zone Plate comme Pinhole nous replonge dans le passé de la photographie. Il s’agit d’un dispositif de cercles concentriques alternés obscurs et transparents permettant une diffraction de la lumière et la netteté de l’image. Le diaphragme de l’ouverture est de f19. Si le cadrage est facilité par rapport au trou d’aiguille (viseur plus lumineux), il faut quand même monter en sensibilité pour prendre sa photo à main levée.

1600 iso 1/20s Composer Zone Plate

800 iso 1/40s Composer Zone Plate

400 iso 1/2s Control Freak Zone Plate

On aime ou pas, l’idée de prendre ce genre de photo avec un reflex moderne a quelque chose d’agréable. Cette lentille fait partie de celles que j’aimerai avoir dans mon matériel.

Soft focus optic

Cette optique permet de combiner deux effets différents. D’une part la lentille offre des contrastes très doux, plongeant les scènes photographiées dans une atmosphère éthérée et d’autre part des diaphragmes percés de petits trous circulaires sur le disque, qui donnent aux lumières un effet étoilé. Cette optique associée à la monture Composer, les lentilles macro glissées dans la poche, représentent pour moi la meilleure combinaison possible pour varier les plaisirs sans pour autant devoir emporter beaucoup d’accessoires en plus de ses optiques classiques.

3200 iso 1/2s Composer Soft Focus

200 iso 1/640s Composer Soft Focus

400 iso 1/2000s Composer Soft Focus

Fish-eye

N’étant pas un adepte du fish-eye en général, je me suis peu servi de cette lentille pour le test. Le diaphragme est placé à l’intérieur de l’optique, et il faut dévisser la partie supérieure pour placer le disque ;une occasion de faire entrer de la poussière dans le corps de l’optique. Cette lentille n’est pas utilisable avec la monture MUSE ou CONTROL FREAK à moins d’acheter un accessoire supplémentaire. Ce fish eye offre une focale de 12 mm sur 160°. La distance de mise au point minimale est de 1,5 cm (cf troisième exemple ci dessous à 5 cm). Sur un capteur plein format, le diamètre de la zone de couverture de l’objectif atteint presque la hauteur du capteur, la zone noire est importante. Avec un capteur APSC, la zone de couverture atteint presque la totalité du cadre.

200 iso 1/400s f8 Composer Fisheye avec Canon 5D

200 iso 1/200 s f8 Composer Fisheye avec Canon 5D

400 iso 1/640s Composer Fisheye avec Canon 7D

Cet essai tournant au marathon, je vous donne rendez vous demain pour les accessoires :  bonnettes macro, télé et grand angle

Tous droits réservés Alexis PAOLI – www.alexispaoli.com