Suite de l’essai complet des produits de la marque, attaquons nous au coeur du système LENSBABY, la partie optique.
Les optiques sont vendues accompagnées d’une efficace boîte de protection (dont le socle sert à déposer et enclencher l’optique dans la monture) qui rappelle les boîtes des objectifs Leica, d’un petit chiffon en micro fibres et d’un jeu de diaphragmes pour certains. Chaque optique est reconnaissable à sa bague en plastique colorée.
La focale proposée est, à l’exception du fish-eye, de 50 mm en 24×36. Des accessoires permettent de varier cette focale. Toutes les lentilles sont compatibles avec des capteurs plein formats, la plupart des photos de ce test ont d’ailleurs été réalisées avec un Canon EOS 5D mk II. A noter toutefois que le fait de basculer franchement l’objectif peut faire sortir la zone de l’image du capteur provocant des bords circulaires noirs; effet accentué avec un plein format.
La manipulation est aisée. Muni du socle de l’étui de protection, il suffit de pivoter d’un quart de tour le socle dans les trous prévus à cet effet pour déverrouiller l’optique. En la basculant, on la récupère délicatement et on insère la nouvelle optique, qu’on verrouille enfin. Pensez toutefois lors du changement d’optique à effectuer cette opération après avoir enlevé l’objectif de l’appareil, afin de ne pas faire tomber de poussière sur le miroir voire sur le capteur.
Pour faire varier le diaphragme, on dispose d’un jeu de disques percés de trous de différent diamètres et portant une indication de diaph. Sur les bords de la lentille frontale, des ergots métalliques fixent ce disque qu’il suffit alors de déposer dans cet emplacement. Un petit aimant (situé sur la boîte des disques diaphragmes) permet de récupérer le disque pour le changer.
Détail d’importance, ne faites pas trop confiance à la mesure d’exposition de votre boîtier. Selon les optiques, elle va de passable à plus que mauvaise. Préférez le tâtonnement, ou profitez de l’occasion pour faire de petits exercices pour estimer le temps de pose nécessaire selon le le sujet, le diaph et la sensibilité choisis, prenez la photo et regardez si vous êtes proche où non de l’exposition voulue.
Les lentilles Plastic Optic, Single Glass Optic et Pinhole/Zone Plate sont vendues en kit. Il est possible de les acquérir séparément . Les diaphragmes servant aux lentilles Plastic et Single Glass sont ceux fournis avec la monture.
Double glass optic
Lentille proposée de base avec Composer et Control Freak, l’optique est composée de deux lentilles en verre traités. Elle offre un rendu neutre et de bonne tenue, plus proche du rendu d’un objectif classique que les autres optiques de la gamme. On pourra s’en servir pour accentuer l’usage de l’effet de bascule ou privilégier les accessoires macro, grand angle ou téléobjectif.
Plastic optic
Dotée d’une unique lentille en plastique, cette optique donne aux photos un aspect voilé, un vignettage, des aberrations lumineuses et des déformations rappelant les effets obtenue avec un appareil en plastique Holga. Vous pouvez comparer ci dessous le même cadrage avec la lentille en plastique et avec un objectif Canon 50 mm f1,4. On imagine très vite des usages créatifs à cette lentille. Cette optique se trouvant dans le kit décrit ci dessus ou fournie avec la monture Muse, elle offre une alternative plus économique à l’optique Soft Focus (c’est aussi la moins chère des optiques vendue individuellement) pour un rendu onirique proche.
Single glass optic
Proposée dans le kit d’optiques, elle est composée d’une unique lentille en verre non traité. Elle se situe à mon avis entre la Double Glass et la Plastic Optic, tant au niveau du rendu que des altérations provoquées. Vous pouvez comparer ci dessous le même cadrage avec les trois lentilles indiquées. A moins d’être un utilisateur régulier des optiques Lensbaby, les nuances entre ces trois lentilles rendent la Single glass Optic peu utile, les altérations provoquées étant trop présentes ou pas assez à mon gout.
Pinhole / Zone Plate
Pinhole est comme son nom l’indique un trou d’aiguille, permettant d’afficher le diaphragme de f122 ! Zone Plate permet des prises de vues à f19. On passe d’une position à l’autre en faisant glisser l’un ou l’autre trou devant la lentille, la manipulation est simple et rapide, sans démontage. Outre le diaph, cette lentille permet de prendre des photos comme avec un sténopé. Pas de mise au point, la bague servant habituellement ne semble pas avoir d’autre effet que d’obscurcir d’avantage l’image. L’image est granuleuse, sur des scènes de couleur vives, on voit les grains de couleur rappelant le rendu des autochromes du début du siècle. Avec Pinhole, prévoyez soit des temps de pose très longs et donc un pied, soit des sensibilités très élevées. Sans pied et en plein soleil, j’ai du pousser à 1600 iso pour péniblement monter au 40e de seconde. Par ailleurs le cadrage est difficile, le viseur étant presque noir, on devine plus qu’on ne cadre. Dernier détail, l’effet de bascule est ici inopérant, la zone de netteté étant maximale partout, netteté toute relative par ailleurs.
Zone Plate comme Pinhole nous replonge dans le passé de la photographie. Il s’agit d’un dispositif de cercles concentriques alternés obscurs et transparents permettant une diffraction de la lumière et la netteté de l’image. Le diaphragme de l’ouverture est de f19. Si le cadrage est facilité par rapport au trou d’aiguille (viseur plus lumineux), il faut quand même monter en sensibilité pour prendre sa photo à main levée.
On aime ou pas, l’idée de prendre ce genre de photo avec un reflex moderne a quelque chose d’agréable. Cette lentille fait partie de celles que j’aimerai avoir dans mon matériel.
Soft focus optic
Cette optique permet de combiner deux effets différents. D’une part la lentille offre des contrastes très doux, plongeant les scènes photographiées dans une atmosphère éthérée et d’autre part des diaphragmes percés de petits trous circulaires sur le disque, qui donnent aux lumières un effet étoilé. Cette optique associée à la monture Composer, les lentilles macro glissées dans la poche, représentent pour moi la meilleure combinaison possible pour varier les plaisirs sans pour autant devoir emporter beaucoup d’accessoires en plus de ses optiques classiques.
Fish-eye
N’étant pas un adepte du fish-eye en général, je me suis peu servi de cette lentille pour le test. Le diaphragme est placé à l’intérieur de l’optique, et il faut dévisser la partie supérieure pour placer le disque ;une occasion de faire entrer de la poussière dans le corps de l’optique. Cette lentille n’est pas utilisable avec la monture MUSE ou CONTROL FREAK à moins d’acheter un accessoire supplémentaire. Ce fish eye offre une focale de 12 mm sur 160°. La distance de mise au point minimale est de 1,5 cm (cf troisième exemple ci dessous à 5 cm). Sur un capteur plein format, le diamètre de la zone de couverture de l’objectif atteint presque la hauteur du capteur, la zone noire est importante. Avec un capteur APSC, la zone de couverture atteint presque la totalité du cadre.
Cet essai tournant au marathon, je vous donne rendez vous demain pour les accessoires : bonnettes macro, télé et grand angle
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